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Je suis une vacancière professionnelle. Ne croyez pas que c’est un truc qui vient comme ça, nan, c’est tout un travail. Tout un cérémonial à respecter. Les volets qu’on a volontairement oubliés de crocheter la veille, pour que le soleil nous réveille tout seul. L’aiguille du réveil qui pointe sur un 10 encore très légèrement endormi. Les dix orteils qui s’extirpent hors des draps, le rayon de soleil qui chauffe la joue, toujours le même celui-là. Le chocolat chaud trop sucré sous la glycine, les pétales qui dégringolent pile dans le bol, le petit chat qui nous mordille (déchiquète) les orteils. La musique qui secoue la maison, le vieux tee-shirt travesti en pyjama qui glisse sournoisement de notre épaule pour dévoiler un peu tout ce qu’il cache à qui voudrait bien regarder entre le fer forgé du portail. Le livre de poèmes qu’on grignote dehors, avant que la chaleur ne nous étouffe. Les lunettes noires portées dans la maison, le vernis rose qui n’a pas été bien résistant, ouf. Les grains de raisins à la fin du repas, qui craquent sous l’incisive. Le jet de la douche, les bulles du savon au caramel, la peau toute douce, l’odeur des crèmes, l’odeur du monoï, les cheveux qui s’éclaircissent. Les rues d’Albi City, pleines d’inconnus en uniforme bob-sac-à-dos-et-coup-de-soleil, les longues robes qui balaient le sol, le cornet qu’on croque, la glace qui fond sur nos doigts. Les dernières affaires des soldes, les poches Noa Noa, la fraîcheur de la maison et la grenadine sous ses glaçons. Le téléphone, une voix du Maroc, qui traverse la mer. Le soir qui tombe, les lumières du restaurant, les amies-pour-toujours. Les souvenirs. Les innovations. Le lit toujours pas fait, les draps froissés dans lesquels on glisse sa fatigue. Les cils démaquillés, qui plongent. Demain promis, on fermera les volets.___Je vous embrasse.
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