dimanche 20 juin 2010

Nénette Invoque l'Eté.

Je suis la circonstance, le moment qui te tord le ventre, l’envie d’un goût glacé sur le bout de ta langue. Je suis madame volupté et bats de mes cils gelés, pour te séduire. On me prétend à l’italienne, mon nom de scène est vanille-fraise, marquise sur son cornet, ne vous déplaise.
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Je suis l’arôme, distillé, prédit, calculé. J’ai été étudié, dénaturé, multiplié, échantillonné, j’ai parcouru des dizaines et des dizaines de mètres de capillaires cristallins, visité des burettes au goût de cyclohexane, rempli goutte après goutte un, deux, vingt-cinq erlenmeyers à la mine patibulaire. J’ai suscité des soupirs désespérés, des airs renfrognés, des grattements de tête et de crayons sur le papier. Tant d’efforts inutiles puisque ce sont tes yeux qui me respirent aujourd’hui, je me vois sur leurs globes humides, je m’y vois rose pâlichon, je m’y vois jaune malade, lorsque tu m’envisages en fraise croquante et vanille délicatement habillée de sa gousse. Je suis un mensonge, je suis une vérité déstructurée, une imposture de la couleur, du goût et de l’odeur de ton choix.
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Je ne suis d’ailleurs pas ta propre décision, je suis son anticipation. J’ai été conçue pour t’ôter le poids de toute réflexion, j’ai été pensée pour ton palais. Ce n’est pas un plaisir coupable que tu satisfais un m’avalant, c’est ton propre pouvoir que tu troques contre quelques pièces de monnaie.
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Je suis la satisfaction que tu éprouve à m’avoir dans ta main, je suis ce poing résolument serré, ces petits doigts avides. Je suis ta bouche qui me goutte, tes narines qui palpitent. Je suis le goût douceâtre sur le bout de tes doigts, l’instant, la seconde de satisfaction. Je suis ta langue râpeuse, ripant sur mes rondeurs, sur mes formes généreuses.
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Je suis le soleil, l’air sec qui te suit à la trace, le sucre gelée qui fond sous tes ongles et sournoisement trace son sillon entre tes phalanges. Je suis cette chose dégoulinante, cette masse de glucose perchée sur un biscuit humide, ces colorants qui surnagent. Je suis l’écœurement servi sur un cornet, je suis la poisse sur tes mains, le régulier goutte à goutte éclaboussant tes orteils. Je suis le sourire forcé, la fausse satisfaction que tu affiches de m’avoir dégustée.
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Je suis une menteuse, je suis une allumeuse, et sous mes deux petites flaques vanille-fraise, je mime à moi toute seule le lot des déceptions refoulées qui dessinent une vie. Je suis un échantillon du quotidien, une habitude, une lassitude. Je suis ton reflet dans le miroir, les rides de frustration sur ton front. Je suis une belle déconfiture.
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Mon nom de scène est vanille-fraise, je vends du rêve ne vous déplaise. Tu m’as vu double sur un cornet, c’est pourtant moi qui t’ai gobé.
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Hello aimables visiteurs de ce blog encore un peu engourdi! Enfin des mises-à-jour... Enfin des nouvelles (colorées!!) de la petite miette que je suis! J'ai commencé par un petit texte estival, pour célébrer les températures qui ont intérêt à grimper demain, parce que c'est écrit sur le calendrier nom-d'un-tourne-disque! De mon côté tout va bien, je suis en train d'éradiquer la poussière qui s'est installé en masse dans mon appartement, histoire de tout astiquer avant le grand départ programmé au 30 Juin. En attendant, en plus (donc) de jouer les Cendrillon, je profite de mon amoureux à Bordeaux, et je m'offre des vacances bien méritées. Retour à AlbiCity le dimanche 27 Juin... avec l'amoureux en question! Et ouiiiii!! Que vous dire de plus à part celà, si ce n'est que j'ai des milliers de choses en tête... Je vous embrasse! A très vite!
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