mercredi 1 octobre 2008

Nénette Plouf!

j'écris toujours sur la vie. Je griffonne les visages sous lesquels elle m'apparaît, un jour piscine minicipale, un autre dressing ultra moderne, demain vieille carte de Monopoly, je pourrais lui trouver un sens même à travers un abribus ou un pot d'échappement. Parce qu'en réalité, je n'arrive pas vraiment à la cerner. Mais j'ai trouvé. J'ai réalisé la chose vendredi vingt-six septembre deux-mille-huit, alors que je trainais ma grosse valise blindée jusqu'à la gare. En face de moi un vieux monsieur chapeau-meloné qui pesait de tout son âge sur sa canne déglinguée, une maman turbannée et sa gamine à couettes qui clignait des yeux. Une seconde et quatre silhouettes se croisent dans le pan ensoleillé d'une vitrine. Quatre ombres, quatre décenies qui se jaugent et se dépassent, chacune portant l'avenir de l'autre sur ses épaules, la voûte de son dos. Parce que c'est ça au fond, la vie n'est qu'une vieille histoire de reflets. Un jeu de cartes translucides, un simple regard dans une vitrine, et une étoffe de subconscient qui se déchire. Sa première expérience, on l'a à peine sorti du berceau. Un coup d'oeil dans le miroir de la salle de bain et c'est l'incompréhension. Une inconnue au fond de la glace, aux yeux effarés, qui agite la main en même temps que vous, et c'est pourtant le seul moment de lucidité que vous aurez de toute votre vie, prise entre quatre yeux avec ce que vous paraissez. Puis vous grandissez, le reflet s'estompe, grimé de rouge à lèvre et de khôl persistant, le jugement s'affirme et se fait plus acerbe, le reflet existe partout, dans la glace, le miroir du salon, l'oeil d'un retroviseur, la vitrine étincelante d'un glacier. Bientôt le reflet n'en est plus un, il devient une image, un idéal greffé sur une boule d'espoir et de romantisme. On se voit Meredith, Lily ou Susan, jusqu'à ce que le masque dégringole. Alors le regard se fait fuyant, et finit par ne plus exister. Enfin un soir, on croise son image flou dans la glace murale de son appartement, on s'y voit accompagnée, on s'y voit vasciller en riant. En vérité, on pourrait se demander pourquoi rien n'est plus transcendant que lorsque tout est incroyablement flou. Puis c'est dans un regard qu'on s'aperçoit, aussi pure et aussi jolie que la gamine assise sur ses fesses rondouillettes qui agitait la main devant le miroir de la salle de bain. Avec un peu de chance on s'y voit veillir et se strier de rides, puis l'oeil se ferme, la paupière s'affaise comme le rideau pourrait tomber à la fin d'un troisième acte, et le dernier rappel se fait dans le creux d'une larme, avant la nuit. Parce que c'est toujours la nuit que tout se finit, après tout. _
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_Je vais bien, je suis fatiguée parce que comme vous pouvez le
voir, je réfléchis beaucoup hum. Et j'ai mal aux fesses, parce
que je suis la plus grande sportive de l'univers. Vous vous
y retrouvez dans tout ça vous? En tout cas sûrement plus
que je me retrouve dans mes cours de cristallo merdiques.

Allez Tchüss.
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_PHOTO: AGYNESS DEYN
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2 commentaires - ajouter un commentaire:

Anonyme a dit…

Ouuuuh la métaphore du rideau du troisieme aaaacte !
J'ai kiffé.

Anonyme a dit…

Heuu toi la plus grande sportive de l'univers ? Laisse moi rire haha je me gausse.
Bisou Né, tu me manques sale gnolle.

<3