dimanche 29 mai 2011

Nénette Reprend La Plume.

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La fille qui avait de grands yeux


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Elle bat des cils et le temps s’envole. Ses yeux sont deux petites lucarnes qui donnent sur des années d’apprentissage. De la vie, de ses cataclysmes, de des euphories. Des années qui l’ont grandi. Et elle pousse encore, la môme, derrière ses grands yeux qui brillent. Elle enracine sa belle âme, elle tend ses bourgeons vers le ciel. Ses yeux sont deux témoins sans âge, deux microcosmes qui foisonnent, deux lunes qui rayonnent. Je m’y vois à tous les temps, à tout instant. J’y comprends ce qui m’attend. Dans ses grands yeux je m’interpelle. Ils sont ma terre, ils sont mon ciel. Mon itinéraire. Et gravée sur leurs pupilles je lis les erreurs que je ne dois pas refaire, je lis l’espoir de me voir telle qu’il est écrit que je serai. Ils sont un miroir, un reflet.

Il y a de la place dans ses grands yeux. De la place pour une, de la place pour deux. Pour ces deux petits bouts d’embryons que nous sommes, à peine sortis de sa terre, à peine sorti de son ballon de monde. Deux petits bouts de chair, faits de doutes et de peurs, de chapeaux et de fleurs. Deux bouches rouges qui brillent, deux frimousses qui se maquillent, quatre talons qui clopinent, des tragédies qui se dandinent. On se bouscule dans ses grands yeux, on s’égratigne. Mais finalement on s’y voit belles, on s’y voit dignes.

Qu’ils sont précieux ces deux grands yeux ! J’y lis les choses qu’ils m’ont déjà apprises, les leçons qu’ils m’ont données, les rêves qu’ils ont guidés. Dans ces grands yeux je suis en sécurité. Je suis en paix. Car ils sont plein d’amour, ils sont brillants. Les grands yeux verts de ma maman. _
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