mercredi 20 mai 2009

Nénette En Mode Noir Sur Noir.

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Mourir c’est délivrer quelqu’un de quelqu’un d’autre. Quelqu’un d'autre c’est l’enveloppe charnelle, ce puzzle de peau humaine, de tissus usés par la chronologie de ce roman fleuve qu’est la vie. Quelqu’un d'autre c’est le cerceau de mythologie qu’on a petit à petit tracé autour de ses pieds joints, c’est l’histoire qu’on raconte en s’évoquant, c’est la vérité toute nue entre les mains de cette chirurgienne d’existence. Et son coup de bistouri qui va bien avec le teint. Quelqu’un… ou la reproduction la plus fidèle de la toile complexe qu’est notre autoportrait. Quelqu’un pour l’être qui nous transcende et vit lové entre nos côtes. Et à force d'habiter un squelette le voilà qui en épouse les formes, son dos se voûte au nom de tous les poids qu’il a pu porter, ses doigts s’écartent d’avoir trop souvent dû lâcher prise, sa mâchoire s’affaisse pour toutes les fois où nos lèvres sont restées scellées. Quelqu’un c’est avec un peu de chance ce qui restera de nous après la fin, après la chute brutale du rideau sur dix décennies de dictature. De ce tyran de quelqu’un d'autre. De l’imposteur, l’autre contre qui la vie nous a troqué en lui greffant nos empreintes digitales. Mourir c’est infliger la peine capitale à cet enfoiré, condamner le coupable et délivrer celui qui disait la vérité.
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Mais mourir c’est aussi expier en expirant une dernière fois. Un peu comme si de toutes ces années de respiration, d’air brassé dans nos poumons, ne restait plus que le souvenir glacé d’un pêché un peu honteux. Alors on s’excuse silencieusement pour l’imposture, on tamponne ses yeux obstrués par la cataracte, et entre les rigoles que les rides ont creusé, une larme salée se mue en wagonnet de montagnes russes. On l’entendrait presque grincer, tant l’appareillage est ancien. Alors mourir ça n’est plus qu'expulser d’un simple affaissement de poitrine le calque translucide sur lequel on avait tout tracé, à l'époque, en se disant que ça marcherait.

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Mourir c’est froisser le brouillon et jeter les négatifs, sans qu’il n’y ait jamais eu de tirages, c’est un dernier dixième de secondes pour enfin discerner les couleurs, et les mélanger.

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Oui je crois bien que c'est aussi confus et désordonné que ça.__

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Je suis en mode exams-dans-dix-jours les poulets.

D'où mon positivisme.

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Je suis désolée de la tournure inattendue et

hautement lyrique que prend ce blog, mais

je n'arrive plus à parler de moi et je ressens

de plus en plus le besoin de psychanaliser le

monde. Etrange je sais. Je vous aime. Bises.

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