mardi 12 mai 2009

Nénette S'en Revient Du Tic.

_
_
__On pourrait dire que tout a commencé et s'est terminé avec une odeur de shampooing Dove dans les narines. D'abord il y a eu mon sac soigneusement bouclé, la Nénette méticuleuse que je ne suis pas qui a pour une fois pensé à tout et qui plutôt fière a grimpé dans le bus, la tête déjà pleine de souvenirs anticipés. Et le flacon de shampooing, bousculé par tant d'ordre, a réagi en déversant tout ce qui a jamais été possible de déverser dans une petite pochette en toile. On pourrait se dire que trois molécules savonneuses au fond d'un sac mouillée c'est finalement pas grand chose, mais elles représentent à elles seule ce grand désordre organisé qu'a été le TIC. Quatre journées à Montpellier, quatre étoffes tissées de sublime n'importe quoi. Quand je pense TIC, je pense tentes plantées à l'envers, soleil qui transperce la peau, je pense batailles de marqueurs indélébiles, démaquillant et re-batailles de marqueurs indélébiles, je pense lingettes pour bébés contre bidons de vodka suspendus par une bout de ficelle et portés jours et nuits en guise de sac à main. Parce que finalement, le TIC n'est ni plus ni moins que la photographie d'un immense paradoxe, pris sous sa forme la plus élémentaire. Pendant quatre jours il n'y aura eu en fait que cet affrontement permanent entre le jour et la nuit, le sport et le coma éthyllique, la mentalité bordelaise et les esprits concurents, notre chorégraphie de pom-pom et la leur, mais surtout entre l'image que chacun d'entre vous se fait d'un élève ingénieur et la réalité. Parce que plus vous vous hissez vers le haut de cette montagne rocailleuse que sont les études, plus vous avez de chances de déraper contre une anfractuosité. Délicieusement. Et même moi, Nénette, cette Nénette qui il y a cinq ans encore était la chose la plus furtive que vous ayez jamais connu, oui cette Nénette là s'est roulée dans l'herbe en s'égosillant, s'est fait plaqué au sol par un agent de sécurité, et a fait, et vu des choses qui pourraient assassiner sa grand-mère simplement si elles lui étaient murmurées à l'oreille. Le TIC c'est pourtant la chose la moins honteuse qui existe, peut-être la plus simple, finalement. Des embryons d'adultes regroupés par tee-shirt qui s'affrontent en s'aimant, des grands enfants retranchés dans leur état le plus naturel, des fragments de vérité à eux tout seul. Le TIC c'est une sorte de tuerie par le rire et par la terre entre les orteils. J'ai aimé être cette personne échevelée et gribouillée de marqueur, parce que je l'ai été avec mes copines échevelées et gribouillées de marqueur. Alors oui tout se finit un dimanche soir, sous une douche brûlante, une odeur de shampooing Dove dans les narines, mais quatre jours de bêtises compartimentées, c'est pas le genre de truc qui s'en va avec des bulles.
_
_
_
_
_



A partir de ce jour, je me déclare officiellement célibattante assumée.
Parce que franchement, je ne vois rien qui me fasse vraiment rêver.
_
_
_
_
_
IMAGE: STINA PERSON
Rendez-vous sur Hellocoton !

0 commentaires - ajouter un commentaire: