jeudi 29 septembre 2011

Nénette & La Fin Du Monde.




J'en frissonne encore. De ce Melancholia. Mon Dieu oui je l'ai enfin vu, c'est pas trop tôt me direz-vous. Il se trouve qu'avec tous les chamboulements qu'a généré le passage fin de stage en délire --> nouvelle vie, j'ai été plus que prise. Sans compter que l'amoureux chez qui j'ai passé les plus clairs de mes we ne semblait pas spécialement emballé à l'idée d'aller voir ce genre de drame apocalyptique. Je vous résume donc la situation vite fait. Je suis à Paris, pour un mois. Dans l'appartement de mon cher et tendre, absent la journée. Deux jours que je suis là, je me suis fixée de commencer mes recherches de boulot la semaine prochaine, j'ai mille choses à faire en attendant, mais la chaleur m'alanguit. Or j'ai repéré un petit cinoche à 15 minutes à pied, Melancholia y est projeté à 13h30. Je ne sais pas, il y a dans le fait d'aller au ciné toute seule comme une sorte de sentiment un peu honteux. Alors je me dis ma cocotte, celui-là, tu ne le verra pas sur l'écran de ton vieux PC. Grand film qui se profile, grand écran oblige. Et bien les mecs quel délice. Quel délice de clopiner dans les rues parisiennes un peu au hasard, de se retrouver ni une ni deux dans une toute petite salle un peu vieillote, de s'avachir un peu sur le siège, et de se remplir les yeux du spectacle. Du film de la décennie je dirais. Oui oui oui je m'enflamme un peu plus à chaque film que je vois. Mais Lars von Triers vous prend aux tripes. La névrose ne se joue pas simplement sur l'écran, mais jusque dans vos entrailles. Kirsten Dunst est sidérante de talent (j'ai franchement été étonnée même si je l'aimais déjà, cette petiote), elle vous colle de minute en minute un mal de bide qui vous ronge jusqu'à la fin. La Gainsbourg qui m'exaspère d'habitude par ses soupirs est géniale, elle passe de toute façon mieux en anglais, à mon humble avis. Je me suis un peu reconnue en elle, dans sa frayeur quotidienne, dans sa réaction face à la mort imminente. Oui parce que bon, Melancholia n'est pas un film joyeux, ça non. Une mariée complètement dépressive, sa soeur rongée par le même mal, et une planète qui poursuit une trajectoire inébranlable, en direction de notre bonne vieille Terre. Du luxe, de l'argent à gogo. Mais un film pas bling bling pour un sou. C'est beau, c'est silencieux, majestueux. L'introduction est superbe. La fin est écrasante. Je me suis véritablement sentie exploser les enfants. Pour de vrai. Alors je ne vous raconte pas la tête de zombi à la sortie. Car voir un film toute seule c'est aussi capturer des images juste pour soi. Je suis sortie de la salle en ayant l'impression d'avoir en poche un trésor inestimable. Et ma foi, c'est peut-être le cas. Alors avant qu'on nous l'enlève des écrans, courez, sautez, allez-y sur les mains, qu'importe, mais allez exploser vous aussi. Petit Lars, tu es ce que tu es, mais sur le coup, je t'ai kiffé. Ca oui.



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